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au droit de la barre de rive droite; nulle trace, non plus de néocomien, bien qu'il fût certain que celui-ci dût exister en profondeur: Donc, dans toute cette partie encore, la roche aptienne seule (sauf le petit prolongement d'urgonien dont nous avons parlé ci-dessus),

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Fig. 3.

J. Jurassique

Croquis schématique de la disposition des divers terrains
aux alentours du barrage et du masque.

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venait affleurer, s'appuyant à l'aval, au moins en surface, contre la faille crétacé jurassique par l'intermédiaire d'une zone de brouillage.

Au contraire les fouilles déjà exécutées sur la rive droite permirent de reconnaître que sur cette rive la succession des trois étages. (néocomien, urgonien, aptien, apparaissait nettement.

Les figures 3 et 4 précisent les conclusions qui précèdent.

CONCLUSIONS TIRÉES DE

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CES SONDAGES AU POINT DE VUE DU BARRAGE. Le barrage devant être établi suivant le tracé porté sur la figure 3, on voit que si, sur la rive droite, il venait bien s'appuyer sur la barre d'urgonien à la limite du néocomien, par contre, sur la rive gauche et dans le fond du ravin, il allait être encastré dans l'aptien. Au point de vue de la résistance, comme au point de vue de l'étanchéité, cette roche offrait toute garantie.

A cet égard il n'y avait aucune crainte à avoir; le barrage serait bien fondé. Mais il pouvait subsister un doute. Ce doute était celui-ci : puisque le néocomien, formant le fond imperméable de la cuvette, n'apparaissait pas dans les fouilles et les sondages exécutés, et qu'on ne pouvait par suite reconnaître sa jonction avec l'aptien, n'était-il pas à craindre que cette jonction se fit par une couche urgonienne fissurée, se reliant directement, en profondeur, aux couches fissurées affleurant à l'amont dans la future retenue, et que, par cette couche fissurée, l'eau de la retenue ne siphonât sous le barrage et ne s'écoulât à l'aval?

La figure 5 ci-contre (coupe géologique schématique du terrain suivant l'axe du ravin de Dardennes) précise cette hypothèse et montre le point 1 où auraient pu se produire les pertes d'eau.

Mais, à la réflexion, nous avons pensé et l'on verra que l'évėnement a justifié cette hypothèse qu'il n'y avait pas de craintes

sérieuses à avoir de ce côté.

Si, en effet, les jonctions entre l'aptien et l'urgonien, d'une part, entre l'urgonien et le néocomien, d'autre part, ne sont pas apparues sur la rive gauche, elles étaient au contraire, sur la rive droite, parfaitement visibles; et si, à la rencontre de ces deux dernières couches, il paraissait, en surface, exister une zone un peu tourmentée, un peu

fissurée, aucune de ces fissures n'était profonde et ne semblait devoir être dangereuse, sous réserve de certaines précautions à prendre lors de l'exécution des travaux.

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Enfin, une seconde raison, très sérieuse, confirmait cette opinion; c'était l'examen du régime même des divers exutoires de la vallée. Jamais, en effet, même quand le Ragas « crache », c'est-à-dire quand la pression des eaux souterraines les élève jusqu'à la cote (149,30) (bord supérieur du Ragas) aucun exutoire, aucune fuite, ni même aucun suintement ne s'est jamais manifesté plus en aval que l'exutoire de la Petite Foux, qui est à la limite du turonien. Tous les terrains, aussi bien aptiens qu'urgoniens et néocomiens, situés à hauteur du barrage et en aval de celui-ci, se sont donc toujours manifestés comme étanches, même quand les eaux de la nappe souterraine sont en charge à la cote (149,30).

Il n'y avait donc pas à craindre qu'ils cessassent de l'être, sous l'effet, même prolongé, de la retenue qui ne devait être tendue qu'à la cote (123,00).

CONCLUSIONS TIRÉES DE CES SONDAGES EN CE QUI CONCERNE LA P’ERMÉABILITÉ DU PLATEAU DES CAMPS. L'étude géologique qui précède et plus particulièrement les résultats fournis par les sondages

A B C et par la galerie B démontraient qu'à son extrémité rive gauche, le barrage s'appuierait jusqu'à la cote (106,00) environ sur les marnes aptiennes, mais, à partir de cette cote, sur un massif d'éboulis, qui constitue la partie supérieure de tout le plateau des Camps.

La nature des terrains rencontrés dans les puits A B C ́, avant d'arriver à la roche en place, montrait que ces éboulis avaient un caractère assez variable d'un point à un autre, puisqu'ils se présentaient tantôt sous forme de blocs séparés les uns des autres, et constituant un ensemble caverneux très propre à la circulation des eaux (et où d'ailleurs des dépôts de carbonate de chaux montraient qu'il y avait eu effectivement pénétration de l'eau), tantôt · sous forme d'un conglomérat de blocs ou de cailloux réunis par de l'argile ou reliés par du sable.

Quelle serait, sous la pression de la retenue, la perméabilité de ce massif d'éboulis; se laisserait-il traverser sur toute son épaisseur, qui atteint plusieurs centaines de mètres, ou jusqu'à une certaine profondeur seulement? Il était impossible de répondre à ces questions d'une façon certaine. Mais, en tous cas, la nature des terrains formant ces éboulis était telle, qu'on ne pouvait, sans commettre au point de vue technique une faute lourde, se borner à venir appuyer l'extrémité du barrage contre cette masse bouleversée. Il était donc indispensable de prévoir, à l'extrémité rive gauche, pour en empêcher le contournement. par les eaux, certaines dispositions spéciales, dont l'exécution va être décrite.

Auparavant, une dernière observation s'impose: Le barrage proprement dit, ayant été calculé suivant les méthodes prescrites par la circulaire ministérielle du 15 juin 1897, chacun de ses éléments, chaque mètre linéaire de barrage, si l'on veut, a sa stabilité propre, c'est-à-dire est en équilibre, indépendamment des éléments voisins; autrement dit, en supposant un instant ce qu'il est possible de concevoir théoriquement, mais non de réaliser praliquement, — que le barrage soit privé de tout appui à ses deux extrémités, l'ouvrage ainsi conçu serait stable. Nous n'ignorons pas que, dans le cas qui nous occupe, ce raisonnement n'est pas absolument rigoureux, puisque les méthodes de calcul de la circulaire

de 1897 supposent que chaque élément de barrage est compris entredeux plans parallèles, ce qui n'est plus vrai pour un barrage en courbe; mais il convient d'observer, d'une part, que la courbure du barrage de Dardennes étant très faible, la réaction de deux éléments voisins l'un sur l'autre, laquelle est fonction de cette courbure, est également très faible; d'autre part, que, des diverses tranches du barrage, seules les tranches supérieures sont, dans une certaine mesure, assimilables à une voûte, et que, sur ces tranches, la pression d'eau étant peu importante, il en est de même de « la pression dans là voûte » suivant la courbe des pressions. C'est ce qui nous a conduits à penser qu'il n'y avait pas lieu, aux extrémités du barrage, pas plus sur la rive droite que sur la rive gauche, de prévoir des dispositions spéciales pour assurer la stabilité de l'ouvrage. C'est donc uniquement pour empêcher le contournement du barrage à travers le plateau des Camps que certaines précautions s'imposaient, et nous ont amenés à projeter les dispositions particulières que nous allons décrire.

MASQUE DE RIVE GAUCHE.

Les ouvrages qui ont été exécutés à l'extrémité rive gauche du barrage se composent essentiellement de deux parties:

1o Un masque étanche et visitable en mortier de chaux maritime comprimé, dont l'idée nous a été donnée par l'ouvrage de même nature existant à la digue de Charmes (Haute-Marne); il a pour objet d'arrêter et de canaliser les infiltrations se produisant sous: l'effet de la charge d'eau de la retenue dans le massif ébouleux de la rive gauche, dit plateau des Camps;

2o Les ouvrages de raccord de ce masque avec le barrage proprement dit.

Le masque est un monolithe en mortier de chaux comprimé, établi en travers du plateau des Camps, (fig. 1 et 2, pl. 3) ayant 2m,10 delargeur uniforme, fondé sur les marnes aptiennes imperméables et. dont le couronnement, arasé d'abord à la cote (123,00), va en s'abaissant par échelons de 0m,25 tous les 50 mètres à mesure que l'on s'éloigne du thalweg. La longueur totale du masque est de 174,725. Cet ouvrage devait être, primitivement, évidé par six

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