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Les divers tuyaux ont été munis de colliers avec bras d'ancrage dans la maçonnerie et sont fermés à leur extrémité aval par des robinets vannes Kennedy, à manœuvre par engrenage hélicoïdal, solidement contrebutés par des contreforts en maçonnerie.

OUVRAGES ACCESSOIRES: a) Déversoir de superficie et canal de fuite. -Bien que les trois canalisations de 800mm de diamètre, dont il vient d'être parlé ci-dessus, permettent d'écouler un volume d'eau important, puisque le débit qu'elles peuvent fournir, la retenue étant à la cote (123,000), est, pour chacune, d'environ 10 mètres cubes à la seconde, on a considéré comme indispensable l'établissement sur la rive droite de la vallée d'un déversoir de superficie de 70 mètres. de longueur arasé à la cote (123,00), qui a été calculé en vue de permettre l'écoulement d'un débit de 100 mètres cubes à la seconde avec une surélévation du plan d'eau de 0m,80. Étant donné que le débit des plus fortes crues de la rivière de Dardennes n'a jamais atteint 100 mètres cubes, les dimensions du déversoir de superficie et du canal de fuite, qui y fait suite, sont très largement suffisantes pour qu'il n'y ait pas à craindre, même si les trois robinets vannes de 800mm étaient bloqués, de voir le barrage surmonté par les eaux, ce qui, au demeurant, ne pourrait en provoquer la ruine.

Le canal de fuite présente une section de forme trapézoïdale, dont la largeur à la base est de 4,00 et dont les murs latéraux sont à parement vertical du côté de la retenue, et réglés avec un fruit de 20% sur la verticale, du côté opposé. Le radier du canal de fuite présente une pente de 16mm par mètre (fig. 2, pl. 2).

Ce canal traverse le barrage, à son extrémité ouest, à l'aide d'un tunnel avec voûte en anse de panier, puis se développe à flanc de coteau sur la rive droite pour rejoindre par un rapide maçonné le lit de la rivière.

b). Fossés de colature. Pour empêcher la pollution de la retenue par le mélange des eaux de ruissellement superficielles et n'emmagasiner que des eaux de source, il a été établi sur toute la périphérie du bassin un fossé de colature.

Ce fossé, qui a son origine dans le fond de la vallée à la cote (127,40), et qui présente une pente uniforme de 5mm par mètre, a été

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établi, sur la rive gauche, avec une section telle qu'il puisse débiter un volume d'eau de 200 litres à la seconde dans la première moitié de son parcours et de 400 litres à la seconde dans la deuxième partie; et, sur la rive droite, avec des sections correspondant à un débit de 200 litres à la seconde jusqu'à la traversée du ravin de Fierraquet, de 800 litres à la seconde jusqu'au droit du Vallat des Roux et de 1.600 litres à la seconde à l'aval de ce point. Il traverse le barrage, sur la rive gauche, dans un fossé maçonné de section ́trapézoïdale, et rejoint le lit de la rivière par un rapide maçonné. Sur la rive droite, il débouche librement dans le canal de trop plein du déservoir, à son extrémité amont.

c) Déviation de chemins.

L'exécution des travaux a entraîné la nécessité de dévier un certain nombre de chemins existants, et en particulier, d'exécuter, de toutes pièces, une importante déviation du chemin vicinal ordinaire N° 2.

Ces travaux ne présentant aucun intérêt particulier, nous nous bornons à en faire mention et à renvoyer à l'examen du plan général (fig. 2, pl. 1), sur lequel est indiqué le tracé des nouveaux chemins.

a) Aménagement du tunnel du Ragas. - L'exécution du barrage devant avoir pour conséquence de mettre la retenue en communication, par la fenêtre de cote (101,45) avec le tunnel de prise d'eau du Ragas, on a dû, pour empêcher les eaux nouvelles de s'échapper par ce tunnel, le murer en aval. Les travaux correspondants ayant donné lieu à certaines difficultés, qu'il est intéressant de faire connaître, nous les décrirons en détail dans un autre chapitre, et nous nous bornons à les mentionner ici.

CHAPITRE III.

Dispositions particulières adoptées pour l'extrémité rive gauche du barrage.

L'étude géologique des terrains constituant la vallée de Dardennes, qui avait déterminé l'emplacement du barrage, avait révélé que, sur la rive gauche, le terrain en place dans lequel il devait s'encastrer

était recouvert par des alluvions plus récentes composées de terrains sans consistance, de blocs erratiques épars, n'offrant aucune garantie au point de vue de l'étanchéité, et à travers lesquels les eaux auraient certainement contourné l'extrémité de l'ouvrage, si des dispositions spéciales n'avaient pas été prises pour y remédier.

Tandis que les fouilles de la digue en maçonnerie étaient en cours, on étudia sur place, d'une manière toute spéciale, les questions relatives à l'étanchéité.

A cet effet, on fit une étude bibliographique complète de la question, qui permit de reconnaître qu'il n'existait jusqu'à ce jour, pas plus en France qu'à l'étranger, aucun ouvrage de retenue, d'une hauteur comparable à celle du futur barrage de Dardennes, qui fût établi dans d'autres terrains que des terrains d'une étanchéité complète et d'une résistance absolue, presque toujours primaires et granitiques.

Parmi les ouvrages de cette nature existant dans des terrains de l'ère secondaire et dans des étages géologiques voisins de ceux rencontrés à Dardennes (infracrétacé) les plus intéressants sont ceux construits sous la direction de feu M. l'Ingénieur en chef Cadart, par M. l'Ingénieur en chef Jacquinot (alors Ingénieur ordinaire) dans la Haute-Marne, pour constituer les réserves du canal de la Marne à la Saône.

Après une visite détaillée de ces ouvrages, M. l'Ingénieur Mercier procéda, sur place, à une étude géologique.

SONDAGES A B C ET GALERIE B. Il fit établir d'abord sur le plateau des Camps, qui domine la zone d'éboulis et constitue un gradin à peu près horizontal d'environ 200 mètres de largeur, dans la colline de rive gauche, trois sondages, désignés par les lettres A B et C ́ sur la figure 2, planche 3.

Au puits A (voir fig. 2) établi à la cote (147,51) et qui a été descendu à 25,00 de profondeur, on traversa sur 8,50, une couche formée d'un mélange de cailloux et d'argile, perméable, hétérogène et présentant nettement le caractère d'éboulis. Puis, à partir de la cote (139,01) on entra dans un terrain homogène, complètement imperméable, se poursuivant jusqu'au fond du puits, et formé d'une

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marne noirâtre compacte, mélangée de blocs rocheux. Cette couche fût reconnue comme étant incontestablement du terrain en place, appartenant à l'étage aptien; la roche en avait bien le faciès général;

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elle contenait des rognons ferrugineux que l'on rencontre fréquemment dans cette formation géologique, et même quelques échantillons de « Belemnites semicanalicatus », caractéristiques de l'aptien.

Au puits B, dont le seuil était à la cote (135,15) on traversa d'abord, sur une épaisseur de 14 mètres, c'est-à-dire jusqu'à la coté (121,15), la masse d'éboulis. A cette cote apparut le terrain aptien en place, dans lequel le puits fut descendu sur 4,65. Pour reconnaître alors,

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autant qu'il était possible, l'allure générale de la couche du terrain aptien en ce point, on creusa du fond du puits B, dans ledit terrain, une galerie sensiblement horizontale, se dirigeant vers le 3o puits C et qui, au bout de 17 mètres, recoupa de nouveau la limite supérieure du terrain en place entre les cotes (119,50) et (119,20).

Enfin, au puits C', dont l'orifice était à la cote (127,59) la zone d'éboulis fut reconnue sur une épaisseur de 20,02, et le terrain aptien en place rencontré à la cote (107,57).

Ces derniers renseignements concordaient de façon très satisfaisante avec ceux résultant d'un ancien sondage, exécuté en 1887, à 10 mètres environ du puits C', et où la roche en place avait été découverte à la cote (106,17).

En dehors des conséquences à tirer de ces divers sondages pour la détermination des mesures à prendre en vue d'empêcher le contournement du barrage sur sa rive gauche, et que nous indiquerons ultérieurement il était, dès ces premières recherches, possible de déterminer l'allure générale du sous-sol.

Ainsi, sous la zone d'éboulis qui recouvre superficiellement le plateau des camps, se rencontre en profondeur, suivant le tracé des puits A, B et C', comme première couche géologique en place, la roche aptienne imperméable, qui, en fondation et sur la rive droite, devait constituer déjà, avec le néocomien, dernier étage du crétacé, le terrain d'assise du barrage. Cette même roche apparaissait, d'autre part, très nettement sur la colline dominant ce plateau.

Ni sur le plateau, ni sur la colline qui le domine, on ne voyait d'affleurement de roche urgonienne ou néocomienne; l'Aptien semblait donc, au moins en surface, s'appuyer contre le jurassique qui, lui, au contraire, apparaissait très nettement par des affleurements, immédiatement à l'aval de la faille crétacé jurassique.

AUTRES SONDAGES. Le même phénomène fut reconnu, dès le commencement des travaux de fouille du barrage, dans celles de cos fouilles situées sur la rive gauche et presque jusque dans le lit du ravin. Nulle part, dans toute cette partie, on n'a trouvé trace d'urgonien, si ce n'est le léger prolongement que celui-ci présente

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